2021-05-13

Communiqué de presse de l'Ambassade de la République d'Azerbaïdjan en République française

Après trente ans d’occupation militaire par l’Arménie, la libération des territoires de l'Azerbaïdjan a permis en quelques mois aux autorités compétentes à Bakou de recueillir des preuves matérielles supplémentaires des nombreux crimes odieux commis durant cette période, c’est-à-dire des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre commis par les forces armées de l'Arménie lors de leur agression contre l'Azerbaïdjan.

A la suite de ces efforts, de nouveaux détails ont été mis au jour concernant les massacres de civils azerbaïdjanais dans le village de Bashlibel, dans le district de Kelbadjar, en avril 1993. Ainsi, il a été établi que lors d'une attaque des forces armées de l’Arménie sur le village le 3 avril 1993, 62 civils ont dû fuir les forces d'invasion arméniennes et se sont réfugiés dans des grottes situées à 3 km du village. Le 18 avril 1993, les forces armées de l’Arménie ont trouvé les civils cachés dans les grottes et les ont soumis à des tirs intensifs de mitrailleuses et d'autres types d'armes. En conséquence, 12 civils, y compris 1 enfant et 1 jeune adolescent, ont été tués à l'intérieur même des grottes. Les tombes de ces 12 civils ont été identifiées sur la base des témoignages des témoins oculaires qui avaient pu s'échapper des grottes et avaient réussi à y revenir plus tard le 12 mai 1993 pour enterrer secrètement leurs camarades villageois. Les restes des civils tués ont été exhumés depuis et recueillis par l'équipe d'enquête en vue d'un examen médical et de tests génétiques ultérieurs supplémentaires.

Il convient également de souligner que tout le village a été rasé et que toutes les propriétés appartenant à ses habitants ont été complètement détruites.

Le massacre de Bashlibel n'est absolument pas un cas isolé, mais s'ajoute à de nombreux crimes de guerre et crimes contre l'humanité précédemment identifiés commis par l'Arménie pendant son agression armée contre l'Azerbaïdjan. Une enquête approfondie sur tous ces crimes est d'une importance cruciale pour la justice et la réconciliation de l’après-conflit. Pour que la paix soit maintenue, la justice doit être rendue à tous ceux qui ont été victimes d'actes répréhensibles commis par le passé. Cela est de la plus haute nécessité pour ne pas permettre que les mêmes événements horribles se reproduisent à l'avenir.

A cet égard, il est d'une importance vitale que l'Arménie abandonne enfin son refus de prendre des mesures concernant les nombreux cas de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité perpétrés par ses forces armées et coopère enfin avec l'Azerbaïdjan et l'ensemble de la communauté internationale en vue de traduire les auteurs de ces faits en justice. Avec la fin du conflit, le moment est venu à l’Arménie de respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire et de prendre des mesures concrètes pour faire la lumière sur les pages sombres de son agression armée contre l'Azerbaïdjan.

Dans ce contexte, le refus persistant d’Erevan de coopérer en fournissant tous les éléments qui permettraient enfin la localisation de près de 4 000 Azerbaïdjanais portés disparus pendant la période des hostilités militaires des années 1991-1994, doit être traité rapidement. L'identification des personnes disparues est nécessaire pour que des milliers de leurs proches puissent enfin trouver une consolation et puissent faire leur deuil.

Le refus persistant de l'Arménie de fournir des informations sur les personnes disparues est particulièrement incompréhensible étant donné que toutes les conditions continuent d'être créées par l'Azerbaïdjan pour la récupération des corps des militaires arméniens tombés au cours des récentes hostilités militaires. Pendant ce temps-là, les membres des forces armées de l’Azerbaïdjan, au péril de leur vie, continuent de faciliter les opérations de recherche des forces armées de l’Arménie ainsi que des proches des militaires arméniens disparus. Jusqu'à présent, environ 1500 corps de militaires arméniens ont été retrouvés et remis à la partie arménienne. Au cours des opérations de recherche, un officier des forces armées de l’Azerbaïdjan a perdu la vie en raison de l'explosion d’une mine posée par l'Arménie dans le village libéré de Sugovushan alors qu'il facilitait la récupération des corps des soldats arméniens tombés aux combats. Dans ce contexte, la non-coopération continue de l'Arménie sur l'établissement du sort de milliers d’Azerbaïdjanais disparues n’a plus aucune justification.

La partie azerbaïdjanaise appelle ainsi la partie française à contribuer à la vérité sur les nombreux crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés contre les civils Azerbaïdjanais, ainsi qu’apporter son assistance pour que l’Arménie fasse la lumière sur le sort de 4 000 Azerbaïdjanais disparus pendant la première guerre du Karabakh entre 1991 et 1994) et de plus fournisse enfin les cartes des mines et autres restes explosifs de guerre qui pourraient constituer un danger pour la paix et empêcher le retour des réfugiés et faire de nouvelles victimes. Il y en a déjà eu assez comme cela pendant ces dernières 27 années.

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